Après une nuit passée à Nukus à notre arrivée ici, nous avons pris la direction de Moynaq dès le lendemain. Après 4 heures de bus sur une route plus ou moins chaotique, nous arrivons dans l'ancien port de pêche qui bordait autrefois la mer d'Aral.
À la descente du bus, nous parcourons à pied les 3 ou 4 kilomètres qui nous séparent de l'hôtel et on prend conscience de la morosité ambiante de la ville.
Une grande rue relie l'entrée du village au port. Celle ci est dans un piteux état mais elle concentre l'essentiel de la vie locale : écoles, mairie, quelques épiceries, la gare routière et quelques grands bâtiments vides dont on ne distingue pas l'activité avec de grands parkings déserts.
Cette ville semble comme endormie, telle une ville fantôme depuis que la mer est partie. Qu'est-il advenu de tous les pêcheurs et surtout que font les habitants désormais?
Hormis le balais incessant des taxis (voitures russes datant de mathusalem dont nous nous ne reconnaissant pas la marque) qui déposent les habitants d'un bout à l'autre de la ville, nous ne croisons pratiquement aucune autre voiture.
Tous les regards des habitants se posent sur nous mais les visages sont amicaux et souriants, et la plupart des enfants nous interpellent avec des "hello" ou encore "what is name".
En fin d'après-midi, une belle éclaircie nous offre une belle lumière sur l'ancien rivage de la mer d'Aral. L'assèchement de cette dernière a été provoqué par le choix de l'URSS de se lancer dans la culture intensive du coton dans les années 60.
Le spectacle est déroutant avec le cimetière de bateaux et la plaine aride s'étendant à perte de vue.
Aujourd'hui, il faut faire 180 km pour tremper ses pieds dans la mer.